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Le premier, pour toujours

Le 14/08/2008

Enorme, légendaire. Le 14 août 2008 dans le cube d'eau de Pékin, Alain Bernard est devenu le roi de la distance reine. Le champion olympique du 100m nage libre. Le premier. Seul au monde avec l'Australien Eamon Sullivan durant les 47 secondes et 21 centièmes de course, c'est à la bagarre, au mental, à la volonté que le nageur français s'est imposé, se servant de sa défaite lors du relais 4x100m pour rebondir, s'arracher, tendre sa main et toucher 11 centièmes avant son rival. Il entre de plein pied dans le grand livre du sport français.

« Que ce soit au départ, au virage, à 15 mètres du mur, à 1 mètre du mur, je me suis dit que tant qu'on n'a pas touché, on n'a pas perdu et on n'a pas gagné. Le relais m'a servi de leçon. M'être fait taper, m'être fait doubler m'a vraiment secoué. J'aurais pu très bien sombrer derrière et ne pas être capable de réagir. Mais après tout le travail que j'ai fait pendant des années, je n'allais pas me laisser abattre. Je devais aller jusqu'au bout. Quand il a dit à vos marques, j'avais ma jambe gauche qui tremblait. Je me suis dit : 'p.. là, c'est mal barré'. C'est la première fois que ça me faisait ça aussi fort » a expliqué Alain Bernard.

De fait, son temps de réaction au start n'est pas extraordinaire. Il s'élance en 0"74, quand Sullivan réagit en 0"67. Mais très vite, le Français et l'Australien, qui se sont échangés les records du monde depuis le mois de mars dernier, et jusqu'à la veille en 1/2 finale (47"20 pour Bernard puis 47"05 pour Sullivan), sont seuls au monde. Aux 50m, le champion australien touche le mur en 22"48, Bernard est 5/100e derrière. N'est-ce pas en fait une option tactique? Ne s'agit-il pas de gérer la course pour mieux la «tuer» dans les 25 derniers mètres?

Dans la ligne droite de retour, c'est à qui aura les nerfs les plus solides. C'est à qui sortira vainqueur de cette bagarre majuscule. Le nageur marseillais prend le dessus. Il fait la différence dans les derniers mètres. Il jette sa main sur le mur pour s'imposer avec sensiblement le même écart que trois jours plus tôt, lorsque l'Américain Jason Lezak l'avait devancé au terme du relais 4x100m. « Le meilleur moment, c'est quand je me retourne et je vois le 1 à côté de mon nom. C'est énorme. Je ne sais pas si je réalise mais voilà, c'est énorme, je ne sais pas quoi dire... Je n'en reviens pas. Ca fait des années et des années que je travaille pour ça. Merci tout le monde ! ». Jason Lezak, son tombeur du 4x100m et le Brésilien Cesar Cielo-Filho terminent 3e ex-aequo à 46/100e. Autant dire des années lumière. Le double champion olympique 2000 et 2004 Pieter Van Den Hoogenband termine à la 5e place.

« C'est le plus beau jour de ma vie »

Une formidable bagarre mais pas de record du monde ? Alain Bernard n'en a cure. Il a gagné : « Le but d'une finale c'est de toucher le premier. J'étais beaucoup plus décontracté qu'avant les séries, paradoxalement, mais en même temps tendu comme les sept autres à côté de moi. Ca fait plaisir de succéder à des légendes du sprint. Ca n'arrive pas tous les jours. J'embrasse mes parents, j'embrasse tout le monde. Ca y est, j'ai réalisé mon rêve. C'est le plus beau jour de ma vie, vraiment. Je vais essayer d'en profiter un maximum surtout et bien récupérer parce qu'il y a encore un beau 50m nage libre à faire».

Eamon Sullivan concède volontiers sa défaite : «Alain a mérité son titre. Il a fait une très grande course et a bien profité de mes faiblesses. Peut-être que je me suis laissé emporter par la course des autres. Je me suis donné à 100%, comme je le fais à chaque course. Je n'ai pas à me plaindre, je suis heureux d'avoir la médaille d'argent. J'ai probablement payé les efforts fournis pendant le relais, puis avec mon record du monde. Maintenant, j'ai hâte de disputer le 50 m.. Alain est un compétiteur formidable. Pour rebondir comme il l'a fait après le relais, il faut avoir des nerfs en acier, il a prouvé aujourd'hui qu'il les avait. Il a mieux nagé que moi, c'est bien le meilleur qui a gagné aujourd'hui».

Dans la tribune où s'est massée la délégation française, accourue depuis le Village, où se trouvent également le DTN Claude Fauquet, son adjoint Phlippe Dumoulin, son entraîneur Denis Auguin, et tous les autres, on se congratule, on hurle, on s'embrasse, on pleure. Et tous pourront se dire : « c'était le 14 août 2008 à Pékin, et j'y étais ».