Claude Fauquet : «Il faut laisser Laure tranquille»
Le 16/08/2008
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Le bilan :
« Six médailles aux Jeux de Pékin, dont un titre sur le 100m qui en vaut dix, c'est le panthéon. Pieter Van Den Hoogenband, Alexander Popov, Matt Biondi, Rowdy Gaines, Jim Montgomery, Johnny Weismuller... Alain Bernard figure désormais dans cette galerie là !
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Je ne peux pas dire que tous mes vœux ont été réalisés à Pékin, car selon eux, Laure Manaudou n'aurait pas été en difficulté. C'est en quelque sorte l'Equipe de France qui a gagné sans Zidane !
Quant à nos deux dernières médailles, samedi, sur le 50m, on me disait la veille : ‘tu avais pronostiqué six, tu n'en es qu'à quatre, comment vas-tu faire ?' J'avais répondu : ‘deux français sur le podium'.
Maintenant, je veux que l'on ne parle que des gens qui réussissent. De la joie de cette équipe de France traduite dans le succès. Je ne veux pas que l'on pointe du doigt les difficultés. Ce sera pour après... »
Laure Manaudou :
« D'abord, il faut la laisser tranquille. Je crois que c'est quelqu'un qui vit depuis trop longtemps dans un stress négatif. Laure a vécu beaucoup de choses négatives cette année. La rupture avec Philippe Lucas au Canet, elle ne l'a pas décidée en sautant de joie au plafond !
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Il y a eu sa défaite aux championnats de France à Dunkerque, et plein d'autres choses. Pour être performant aux Jeux, il faut que tout soit en place. Ce qui est fondamental, c'est la confiance.
Il ne faut pas qu'on accable Laure Manaudou, mais qu'on l'accompagne pour qu'elle prenne les bonnes décisions. Et surtout pas dans la précipitation. Je suis d'accord pour qu'elle fasse un break, mais celui-ci ne doit surtout pas aboutir à une décision obligatoire du type « je continue ou j'arrête ».
Le break, c'est le moment fondamental pour une construction nouvelle, un bilan qui s'examine. Nous avions fait pareil avec Hugues Dubocsq en 2006. Ce moment, s'il est perturbé, peut créer les conditions de ne pas aboutir à une bonne décision. D'ailleurs, elle lui appartient.
Tout est possible. Qu'elle décide d'en rester là, ou de revenir encore plus forte avec une autre vision de l'entraînement et de la compétition. Son break doit être constructif.
Nous devons faire un point avec elle, l'entourer, ne pas la laisser toute seule face à ce problème, travailler avec elle. Elle ne doit pas revenir par obligation mais par choix ».