« La plus belle équipe de France de l'histoire »
Le 02/08/2008
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Claude Fauquet à l'entrée du bâtiment "France" |
« Je ne veux pas qu'ils soient ici, il faut au contraire retarder leur arrivée au maximum. Ici, on peut vite devenir un spectateur des Jeux, pas un acteur. Le village, c'est un véritable choc, on se retrouve directement dans l'évènement planétaire et selon moi, ce qui peut faire la différence, c'est l'énergie que l'on est capable de mettre en œuvre au moment de la compétition. Il faut garder sa concentration à l'extérieur du grand barnum. Créer le « bloc équipe » comme on dirait en football, car ici, au Village, il peut disparaitre, se diluer. De fait, le principe est toujours d'arriver au cœur des Jeux quatre jours avant le début des épreuves. Donc, en ce qui nous concerne, ce sera le 4 août ».
La particularité des épreuves de natation course des Jeux de Pékin, c'est que les finales auront lieu le matin... et les séries l'après-midi. L'inverse du programme habituel, qui permettra notamment aux télévisions américaines de diffuser ces finales en « prime time » compte tenu de l'important décalage horaire. Est-ce un réel problème pour l'équipe de France ? « Non, rien de particulier » explique Claude Fauquet.
« Cela fait deux ans que nous participons à des compétitions avec les finales le matin. Nous avons pu étudier tous les rapports des entraîneurs sur cette question. Physiologiquement, nos nageurs savent faire. D'habitude, ils nagent donc les séries le matin, aux mêmes horaires. Il faut s'y préparer, car le principal problème sera la gestion des évènements. Imaginons qu'un nageur remporte une médaille le matin et doive nager une série ensuite. Comment passer d'un podium à un retour dans le bassin pour se qualifier sur une autre épreuve ? Sollicitations, médias, émotion, contrôle anti-dopage, récupérer, se préparer, repartir... ». Les Français partent dans l'inconnu concernant cette problématique : « On ne le vivra qu'ici. On ne peut pas s'y préparer, juste prévenir et organiser la logistique ».
« la plus belle équipe de France de l'histoire ».
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Alain Bernard |
« Nous avons du potentiel partout. Nous n'avons gagné que deux médailles d'or en 52 ans aux Jeux (Jean Boiteux en 1952 et Laure Manaudou en 2004, sur 400 m, ndlr) et nous pouvons en faire autant ici, si ce n'est plus ! Si jamais des titres en relais venaient s'ajouter à des victoires en individuel, cela concrétiserait le potentiel d'ensemble. Battre les USA sur 4x100m, ce serait entrer dans la légende du sport français ! ».
Une première en marathon
Pour la première fois aux Jeux, les spectateurs vont pouvoir assister à une course « marathon », le 10km, qui se disputera dans le bassin d'aviron et de canoë-kayak de Shunyi. « Les spectateurs vont découvrir une épreuve extraordinaire » s'enthousiasme Claude Fauquet, « courses tactiques, en peloton, échappées etc... Nos athlètes ont un rôle à jouer. Gilles Rondy est un nageur expérimenté qui arrive à maturité. Aurélie Muller est une jeune fille très déterminée, championne du monde juniors sur 800m et récemment championne d'Europe - toujours en juniors - en marathon ». Il faudra les suivre avec attention !
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Claude Fauquet et Philippe Bana, DTN du handball |
Enfin, deux concurrentes françaises sont engagées en plongeon « haut vol », sur le tremplin de 10m. « Claire Febvay est 6ème mondiale. Elle a durci son programme, choisi des figures à coefficient plus élevés pour tenter de jouer un gros coup ici. Si tout passe, elle peut finir sur le podium ! Elle a le talent, l'expérience, et la sérénité car son avenir professionnel chez EDF est assuré. Quand à Audrey Labeau, elle a passé beaucoup de temps en Chine, pour s'entraîner avec les meilleurs. Cela peut lui servir ».
Claude Fauquet quittera ses fonctions de DTN de la natation après ces Jeux. Si possible, en étant comblé. Il ne serait d'ailleurs pas le seul dans ce cas, puisque toute la France est prête à vibrer devant les exploits des nageurs français.