Bontemps ne saurait mentir!
Le 20/08/2008
Julien Bontemps remporte la 30e médaille de l'équipe de France et la 3ème en voile, à Qingdao. Il perpétue aussi la tradition de la "planche" française, Franck David (or en 1992) et Faustine Merret (or en 2004) l'ayant précédé sur les podiums. Il était en tête du classement général avant la "Medal Race", course décisive où il a pris la 5e place après être... tombé à l'eau. Il n'a pu empêcher l'Anglais Tom Ashley de la dépasser, mais a préservé une très belle médaille d'argent qui suffit à son bonheur... point séparait ce matin le Français du Néo-Zélandais et de l'Anglais...
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La bataille a donc une nouvelle fois été très intense sur la Mer Jaune d'autant qu'un seul petit point séparait ce matin le Français du Néo-Zélandais et de l'Anglais...
Dans les tribunes, les supporters tricolores étaient nombreux. Même le secrétaire d'état Bernard Laporte avait fait le déplacement pour soutenir Julien. Le spectacle a été à la hauteur ! Julien s'est battu comme un beau diable pendant toute la manche avec le "Néo-Zed", le britannique restant légèrement en retrait.
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Egalement ennuyeux, l'Israëlien pourtant contraint de repasser la ligne pour faux départ, pointe à la 3ème place. La fin de course se termine à l'énergie dans un vent faiblissant obligeant tous les coureurs à un exercice de pumping usant. Il en faudra de peu, d'une seule place sur la ligne d'arrivée et de 8 secondes, celles qui séparent le Néo Zélandais, 4ème de Julien Bontemps, 5ème pour que le premier devienne champion olympique.
Fort heureusement, les places gagnées par l'Israëlien, qui termine 2ème de la Medal Race, ne parviendront pas à empêcher Julien Bontemps de décrocher une superbe médaille d'argent. Il offre ainsi sa 30ème médaille à la France sur ces JO de Pékin, sa 3ème médaille à la France en planche après celles de Franck david et Faustine Merret et la 3ème à la voile sur ces JO après celles de bronze de Guillaume Florent en Finn et Nicolas Charbonnier / Olivier Bausset en 470.
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A son arrivée à terre, le nouveau médaillé est salué par toute l'équipe dont Faustine Merret. Une nouvelle page de « La France, nation forte de la planche à voile » vient d'être écrite par un Julien Bontemps magistral.
Avec cette nouvelle médaille, et avant même les Medal Races prévues jeudi en Star et Tornado, la voile française a atteint l'objectif de trois médailles fixé par Philippe Gouard, Directeur Technique National et l'ensemble de la FFVoile.
Interview de Julien Bontemps
Tes pensées à l'arrivée ?
Vraiment à l'arrivée, je n'en pouvais plus. Je crois que je n'aurais pas fait un mètre de plus. J'avais tout donné. Depuis deux jours, je ne dors plus très bien. C'était le stress. J'ai tenté de le cacher aux autres concurrents. Ce qui me rassurait, c'est que j'imaginais les autres dans le même état. En arrivant, j'ai pensé très fort à ma famille, à ma femme Irina, à mes entraîneurs, Françoise Le Courtois, Pascal Chaullet et mon préparateur physique Jean-Claude Ménard. Et puis tous mes partenaires d'entraînement qui après ma sélection m'ont aidé et sont devenus mes amis : Samuel Launay, Nicolas Le Gal, Nicolas Huguet. Je pense aussi beaucoup à ma seconde maman, Christine Vieillard, qui vient de décéder. C'est la famille qui m'a accueilli à La Baule à 14 ans quand j'ai fait sports études.
Ca se joue à quoi cette finale ?
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Britannique revienne. A l'arrivée tu étais très ému, tu as pleuré un bon moment : Oui, mais c'était des larmes positives, de libération. J'étais super content et la tension baissait d'un coup. Mon objectif, c'était une médaille, pour la couleur je savais que cela se jouerait au finish.
C'était la première fois que tu prenais le départ d'une manche finale à égalité avec deux adversaires ?
Oui et c'est un stress terrible. Pour tout le monde je pense. C'est à celui qui le gère le mieux. Les JO, c'est déjà une grande émotion mais là avec cette finale aussi serrée, c'était terrible. Hier matin en recevant des textos, je me suis mis à pleurer. Là encore, c'était positif. Ce atin, je me sentais limite malade au lever. C'était la première fois que je ressentais cela. Une médaille d'argent aux JO, c'est plus fort qu'un titre de champion du monde. L'émotion est si forte que d'aller chercher une médaille quelque soit la couleur, c'est extraordinaire tellement cela représente d'efforts. Il faut battre les autres mais je me suis auto-vaincu aussi...
C'est une revanche sur Athènes ?
Non, je n'aime pas trop le mot revanche. Mais c'est sûr que j'ai cherché à progresser après ces JO. Quand tu regardes une médaille, tu te dis que c'est le résultat de beaucoup de boulot, près de 20 années en fait. Vivre ces JO avec ta femme qui courait pour la Bulgarie, c'était un plus ? Oui bien sûr. Elle fait une super régate elle aussi en terminant 12ème. On s'est aidé mutuellement. Cela nous a permis également de
décrocher un peu parfois car 20 jours ici c'est long. Les raisons principales de cette médaille : Détermination, persévérance, et les tripes.
Une centaine de supporters français était sur les tribunes avec une grosse partie de l'équipe de France.
Tu as été les saluer. C'était fort ?
Oui et du coup, j'ai pleuré de nouveau.
C'est important d'avoir amené la troisième médaille qui bat le record de la voile française aux JO ?
Oui, c'est énorme. C'est une vraie équipe où tout le monde est attentif à tout le monde. Par exemple, ce matin, je ne voulais pas voir trop de monde au moment de mettre ma planche à l'eau car j'avais peur de craquer. Et bien, il n'y avait pas un chat (rire). Et avant le départ quand j'ai vu tous ces drapeaux français sur la jetée, c'était génial. Ces résultats, c'est aussi parce que nous avons une super équipe.
Poursuivre la grande lignée de la planche française avec une troisième médaille, c'est important ?
Oui bien sûr même si je ne me compare pas à Franck David et Faustine Merret qui ont eu l'or. Chacun a ses qualités. C'était une super compétition avec tout le bonheur qui va avec. C'est un rêve accompli, un rêve que je faisais depuis que je suis rentré en sport études.
La suite ?
e ne compte pas m'arrêter, l'olympisme c'est trop génial .