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Hugues Duboscq : «une course maitrisée»

Cela fait dix ans et trois Jeux Olympiques qu'Hugues Dubocsq fait partie du paysage de la natation tricolore. Premier français sous la minute au 100 m brasse (c'était en mars 2008 à Eindhoven), médaillé dans tous les évènements européens et mondiaux, il vient à Pékin de remporter sa 2e médaille de bronze olympique sur sa distance fétiche, en abaissant deux fois son record de France. Le Dub' de Pékin n'est plus celui d'Athènes. Le 11 août, il a fait parler son expérience.

« A Athènes, j'avais fait beaucoup d'erreurs en séries et une grosse performance en finale », explique-t-il. « Ici, j'ai construit mon résultat. J'ai d'abord posé les bases, j'ai poussé le vice en ½ finale avec un nouveau record de France, et j'ai maitrisé ma course en finale. J'étais à fond sur mon schéma tactique ».

Lors de la finale, lundi matin à Pékin, Hugues Duboscq était 7e quand il viré aux 50m. « Je suis parti sur mon rythme, je ne me suis pas affolé. De toute façon, ma place au temps lorsque j'ai fini la première longueur, on me l'a donnée après ! Je n'entendais pas la foule qui grondait, et c'est en général bon signe. Quand on y prête attention, cela peut vous dé concentrer. J'ai terminé en costaud, en remontant plusieurs coureurs, calé sur Kosuge Kitajima que je sentais super fort. Je voyais bien que je n'étais pas si loin de lui, ce qui m'a encouragé à continuer. J'ai tellement vécu ces courses où je partais comme un fou et peinais sur la fin. Il n'y a rien de pire que de voir des nageurs vous remonter et vous dépasser dans la deuxième longueur, c'est un sentiment horrible. Là, c'est un peu le contraire qui s'est produit. Je suis resté confiant tout du long ».

Le nageur havrais, qui doit encore disputer le 200m brasse et le 4x100m 4 nages se rend compte avec plaisir qu'il est le seul français à avoir remporté deux médailles en deux Jeux sur la même distance. « Je suis très content de ma maitrise tactique sur cette course, c'est très encourageant pour le 200m brasse. Je manque un peu de repères sur cette distance. On verra après les séries ! »

Spectateur attentif du 4x100m disputé plus d'une heure après sa course, le nageur havrais corrige l'impression visuelle du spectateur moyen dans les tribunes, qui voudrait qu'Alain Bernard, parti avec une bonne avance après deux relais « énormes » de Frédérick Bousquet et Fabien Gilot, se soit fait littéralement dévorer par l'Américain Jason Lezak.
« En fait, il me semble qu'Alain a fait une petite erreur tactique en se rapprochant trop de la ligne. Lezak a ainsi pu prendre sa vague et littéralement surfer dessus. C'est comme ça qu'il a pu le « gratter » pour 8/100e. ».

Lorsqu'il en aura fini de son programme dans ce « cube d'eau » qui constitue la plus belle piscine qu'il ait connue, Hugues Duboscq profitera des Jeux. « Je reste jusqu'à la fin. Je vais me débrouiller pour aller voir mon copain John Zakrewski qui fait du pentathlon, les handballeurs et les handballeuses avec qui j'ai sympathisé, de l'athlé aussi... ». Les Jeux Olympiques sous toutes les coutures !