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Le nouveau défi de Rohart et Rambeau

Le 13/08/2008

Deux fois champions du monde, médaillés de bronze à Athènes, Xavier Rohart et Pascal Rambeau sont déjà rentrés dans l'histoire de la voile française en décrochant des titres absolument inédits pour notre pays dans l'une des séries les plus prestigieuses de l'olympisme. Ils forment un vrai trio avec Daniel Dahon, grand entraîneur et l'une des figures les plus attachantes de l'équipe de France. Interview à trois voix avant leur entrée en compétition vendredi 15 août.

Deux semaines que vous êtes à Qingdao, comment gérez-vous cette attente ?
Xavier Rohart : « Moi je reviens à mes principes habituels : je m'attache à connaître l'actualité en France, je discute avec des amis au téléphone, la famille... Hier, après ma régate d'entrainement, je n'ai pas pu m'empêcher au retour au port de rester pour regarder les deuxièmes manches victorieuses des français en Laser. Le patriotisme avait pris le dessus sur ma préparation (rires) mais ce n'est pas terrible de rester là sous le soleil en terme d'influx »

Pascal Rambeau : « Je préfèrerais être à l'écart car le risque, c'est de devenir spectateur des JO au lieu de rester acteur. Mais dans cette configuration, loin de France, ce n'était pas possible de faire autrement. »

A vous deux, vous comptez déjà 5 participations aux JO et une médaille commune, on s'en lasse ?
X.R : « Non, mais c'est vrai qu'ici, loin de Pékin, on ressent moins l'ambiance des JO. Bon cela dit, on ne va pas se plaindre, je pense que ceux qui sont au Village de Pékin hallucineraient des conditions qui sont les nôtres ici (le Village de Qingdao est un hôtel de luxe neuf qui ouvrira après les JO, ndr). Cela dit je suis à la télé et quand je me passionne pour le 4x100 mètres nage libre l'autre jour, je me rends vite de nouveau compte que je suis aux JO ! »

P.R : « Je ne m'en lasse pas mais je garde volontairement une petite distance par rapport à l'événement pour le bien de ma compétition ».

Comment vous sentez-vous par rapport à la météo typée de Qingdao ?
P.R : « Nous avons bénéficié d'une bonne influence de nos partenaires d'entraînement norvégiens pour les techniques de navigation en dessous de 5 nœuds. Ils règlent davantage leur bateau que nous. »

X.R : « Nous, nous adoptons un réglage qui reste identique de 0 à 30 nœuds et on se débrouille avec ça. Eux, au contraire, sont du style à toucher sans cesse les réglages : tension du hauban, etc... Ils nous ont ouvert sur cette technique que nous trouvons positive, en tous les cas pour les vents très faibles ».

Une surprise depuis votre arrivée ?
P.R : « Cette fois-ci, on a de la visibilité. C'est la grosse surprise !».

Et votre préparation ?
X.R : « Ce que je retiens, c'est que nous avions dit que nous ne préparions que les JO. Par exemple : la grand voile utilisée ici, nous l'avons sortie 5 mn voici un an 1/2, on s'est dit « tiens, elle est pas mal celle-là » et on l'a rangée pour la préserver en vue des JO sans l'utiliser dans la compétition d'alors. C'est un choix : nous avons fait l'impasse sur les championnats d'Europe et choisi de nous priver de cette fameuse voile au Mondial. C'est à l'image de notre préparation : elle est réfléchie et pensée pour les JO. Nous avons investi humainement et physiquement en acceptant de beaucoup nous déplacer pour nous entraîner notamment aux Etats-Unis. Avec toujours Daniel qui nous rappelait que c'était ici, à la fin, qu'il fallait être frais ».

Daniel Dahon : « Ne pas aller au championnat d'Europe et à la semaine de Medemblik (fin mai) était un choix pour rester frais mais aussi pour ne pas se montrer aux adversaires jusqu'à la fin. C'est une stratégie qui peut être payante si on a le statut de Xavier et Pascal ».

Pourquoi cette voile ?
P.R « nous avions anticipé le type de forme qui correspondait aux conditions ici : creuse, tolérante et celle-ci sortait du lot. Il y a une part de feeling et de réflexion avec des photos prises par Daniel et des caractéristiques rentrées dans la base de données par Philippe Michel avec qui nous avons également travaillé (entraîneur des 470, ndr) ».

L'approche de la compétition ?
P.R : « Pour le moment il y a du soleil et du petit temps mais nous continuons à nous préparer à tous les scénarios possibles. Il faudra être dans le match le premier jour et être le plus régulier possible mais on peut très bien voir un concurrent d'habitude irrégulier aligner trois manches de suite dans des conditions très typées et plier le championnat... On repère aussi les concurrents à terre et on se dit que certains peuvent faire le même type de coup que ce dont a été victime Faustine lundi, type une réclamation posée à la limite extrême. On voit ça dans leur comportement »

X.R : « Et d'autres ne changent pas, restent aussi cools que d'habitude ».

Médaillés de bronze à Athènes, votre seul objectif est-il de faire mieux ?
X.R : « Non parce qu'on est ici, sur ce plan d'eau qui ouvre beaucoup plus que d'habitude la hiérarchie. Le plan d'eau cumule davantage de paramètres, est plus fluctuant. Personne n'est à l'abri d'une grosse faute. Donc dans ces conditions je prendrais même le bronze. On a travaillé pour gommer les incertitudes du site, en étant capable par exemple de revenir au portant. Mais on peut très bien avoir 2 ou 3 concurrents qui accumulent énormément de points en deux jours. L'autre jour à la cérémonie d'ouverture ici, notre adversaire polonais nous disait : on peut citer 8 noms ici et si un des 8 est champion olympique, il n'y aura rien à redire. Il a raison. On peut même pousser à 10 voir 11 alors que dans un championnat dans des conditions plus normales pour les Stars, nous sommes 4 ou 5 à courir pour le podium»

P.R : « Il faut comprendre qu'en Star en dessous de 8 nœuds, c'est du petit temps alors 5 nœuds... Il y a 2 ans, je n'aurais pas dit cela mais là, c'est vrai que vu l'incertitude sur le plan d'eau et le nombre de manches que l'on pourra disputer toute médaille sera bonne à prendre. Il s'agit d'une des régates les plus ouvertes que nous aurons disputé depuis longtemps ».
Daniel Dahon : «Du coup, c'est très osé de prétendre établir un pronostic ici. La voile est déjà un sport aléatoire mais il l'est encore plus parce que les JO se déroulent ici ! ».

Assumez-vous être parmi les leaders de l'équipe de France ?
Ensemble : « Leaders absolument pas. Faustine (Merret) est leader et encore pas certain qu'elle accepterait ce titre. En tous cas, notre mascotte c'est sûr. Non, nous pour certains, on est des grands frères et cela nous va très bien... »