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Jérôme Fernandez : "gagner pour notre sport"

Le 04/08/2008

Que manque-t-il à la génération dorée du handball français, championne du monde 2001 et d'Europe 2006, montée sur pratiquement sur tous les podiums de ces évènements annuels depuis 7 ans ? Une médaille olympique, bien sûr, et si possible la plus belle. Rencontre avec un des ses plus emblématiques représentants, Jérôme Fernandez, 1042 buts au compteur, record national.

Jérôme Fernandez a débuté en équipe de France à 20 ans, en novembre 1997, durant l'ère Daniel Costantini. Le coach champion du monde 1995 a tout de suite vu en cet arrière polyvalent un buteur d'exception, le poussant à prendre sa chance aux tirs le plus souvent possible. Après une décennie en bleu, couvert de médailles mondiales et européennes, il revient sur les échecs subis aux Jeux. Des revers qui les ont toujours rendus plus forts.....

Sydney 2000 : six mois trop tôt...

«A Sydney, l'équipe était en reconstruction. Nous étions plutôt des outsiders, et Daniel pensait beaucoup à l'évènement qui allait se dérouler chez nous six mois plus tard, le Mondial ! C'est pourquoi il donnait beaucoup de temps de jeu à des jeunes comme moi. Les anciens, comme Stéphane Stoecklin, Greg Anquetil, Jackson Richardson, acceptaient cet état de fait, mais ils espéraient tout de même remporter une médaille olympique.

Nous sommes arrivés en quarts de finale contre la Yougoslavie et nous ne sommes jamais rentrés dans le match. Des tensions se sont fait jour dans le groupe. Nous avons explosé en vol. Nous nous sommes classés 6èmes. Mais six mois plus tard, nous sommes devenus champions du monde à Bercy !»


Athènes 2004 : le mur russe

«En 2003, nous obtenons une médaille de bronze lors du Mondial portugais. Nous pensons donc que nous allons pouvoir monter sur le podium à Athènes. Nous avons une grosse ambition, un joueur d'exception arrive dans notre équipe : Nikola Karabatic. Notre première semaine aux jeux (le premier tour) est plus que parfaite. Nous surclassons les Allemands avant de jouer en quarts de finale face à la Russie. Trop confiants ? Nous prenons une claque.

Durant ce match, voyant que nous n'arrivons pas à creuser l'écart, nous commençons à nous précipiter. Nous sentons que nous nous heurtons à un mur qui refuse de tomber. A vrai dire, nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Les Russes s'imposent. Avec le recul, je pense qu'ils étaient plus expérimentés que nous. Mais sur le moment, nous nous sentons volés ! Les Russes version 2004, on les joue 20 fois, on gagne 19 fois ! Le bronze, au minimum, était pour nous ! Mais nous rentrons bredouilles, et cet échec nous append beaucoup. Deux ans plus tard, nous sommes champions d'Europe.»



Pékin 2008 : un Graal à atteindre

Devenu barcelonais en 2002, Jérôme Fernandez, évolue aujourd'hui au sein d'un groupe bleu très expérimenté où, énumère-t-il «il y a un gros noyau de joueurs à plus de 200 sélections ! Didier Dinart, Olivier Girault, les frangins Gille, Cédric Burdet.... Joël Abati et Thierry Omeyer qui n'en sont pas loin, et beaucoup d'autres qui tournent à plus de 160. Un gros vécu. Des médailles et des claques....». Jérôme attaque pour sa part ses 3èmes Jeux avec 256 sélections au compteur.

Sous la houlette de Daniel Onesta, l'équipe de France a un dernier cap à franchir, une boucle à boucler, un chapitre supplémentaire à ajouter au livre ouvert en 1992 à Barcelone par les bronzés», poursuivi par les «barjots», embelli par les «costauds», en cours de rédaction par les «experts». «Nous arrivons à Pékin avec le sentiment que sur un plan international, notre équipe est la plus régulière depuis quatre ans. Nous somme en droit de viser le podium. Une excellente ambiance règne dans le groupe, nous nous connaissons tous par cœur, nous nous apprécions. Avant de venir ici, nous avons participé à un petit stage avec nos familles. J'ai beaucoup apprécié».

«Fernand» sait que les deux matches du premier tour contre l'Espagne et la Croatie vont déterminer la suite de la compétition mais il tempère : «L'important, c'est d'arriver en quarts et en forme, peu importe contre qui. La première semaine de compétition nous servira à prendre nos marques, à nous jauger. Nous avons confiance en nous, mais sans excès. Il ne faut pas répéter les erreurs d'Athènes. Si nous passons le quart, tout est possible. Ne nous voilons pas la face, notre véritable objectif, c'est la médaille d'or». Le titre suprême qui manque encore au hand français.

Sur la route des Jeux de Pékin, Jérôme a battu le vieux record de Frédéric Volle (1016 buts), atteignant aujourd'hui le total de 1042. Il a d'ailleurs inscrit son 1000e début juin à Bercy face à la Tunisie lors du tournoi de qualification qui a propulsé les Bleus en Chine.

«Ce titre, nous avons envie d'aller le chercher pour notre sport. Pour lui donner un coup de pouce. L'or olympique constituerait un véritable virage vers le professionnalisme dans nos clubs, un vrai profit pour notre fédération, un tremplin pour les générations suivantes. Nous voulons hisser le hand au niveau du rugby ou du basket. Nous voulons que les meilleurs joueurs soient retenus en France, que nous puissions attirer les meilleurs étrangers. Nous voulons que nos clubs soient capables de lutter au plus haut niveau européen. Nous voulons obtenir le graal. Il n'y a pas de raisons que cela ne marche pas !»

Pour sa part, Jérôme Fernandez, né le 7 mars 1977, joueur professionnel au sein de la Liga espagnole, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. «J'aimerais aller jusqu'aux Jeux de Londres 2012. Je garde en exemple la génération dorée des joueurs Suédois dans les années 90. Ils furent beaucoup à continuer jusqu'à 38-39 ans. Ca fait envie» !