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Julien Absalon a atteint l'absolu

Julien Absalon rêvait de répéter son triomphe olympique à quatre ans d'intervalle en obtenant entre temps quatre titres de champion du monde : il l'a fait. En maître absolu, il dominé son sujet et ses adversaires sur le circuit de Laoshan, en prenant les devants dès la fin du premier quart de la course. Il n'a fait qu'accroître son avance par la suite, et Jean-Christophe Péraud, qui a dans un premier temps protégé la fugue de son compatriote, puis s'est extirpé de l'étau suisse pour aller prendre une deuxième place qui offre à la France un deuxième doublé retentissant en cyclisme au lendemain des médailles d'or et d'argent d'Anne-Caroline Chausson et Laëtitia Le Corguillé en BMX.

«Le VTT (comme le BMX) est né aux Etats-Unis, mais les meilleurs, dorénavant, sont en Europe, c'est ainsi qu'on retrouve la France et la Suisse sur le podium», a expliqué Julien Absalon. «On espérait deux médailles, on est ravis. C'est vraiment super de pouvoir faire le doublé.» Déchu de son maillot arc-en-ciel en juin dernier, le Vosgien a magnifiquement redressé la barre en conservant son titre olympique.

«J'étais en France au début des Jeux, dit-il. Je voyais des favoris passer à la trappe dans les autres sports mais je préférais relativiser et évacuer la pression. En course, j'ai décidé d'attaquer très tôt pour pouvoir choisir mes trajectoires et gérer seul les passages techniques. Dès que l'on a eu une occasion de partir à trois, je me suis dit que j'assurais une médaille.»

Très vite, il s'est isolé et jamais ses adversaires suisses n'ont caressé l'espoir de le revoir. «Mais je n'ai considéré avoir course gagnée que dans la dernièe descente avant de rentrer dans le stade», souligne Julien. «Je n'étais pas à l'abri d'un coup de chaud, d'une crevaison, d'une erreur d'inattention ou d'une défaillance mécanique. J'étais au bord des cramp»

Et la dernière ligne droite s'est présentée à lui. «Ca a été une explosion dans ma tête», se souvient-il déjà. «Ce titre, j'en ai rêvé des dizaines, des centaines, des milliers de fois, même pendant mes entraînements. Et quand il est arrivé, c'était peut-être encore plus fort que dans le rêve.»

«C'était plus difficile de confirmer quatre ans après», poursuit-il. «Il y avait plus de pression. Mais maintenant que je sais ce que représente une médaille olympique, je vais savourer celle-là encore plus que celle d'Athènes. Les J.O. ont permis de booster notre sport et de le faire connaître. L'effet olympique a permis d'attirer de nouveaux sponsors et une médiatisation plus importante.»

Jean-Christophe Péraud

Le cyclisme français qui trop souvent ne jure que par le Tour de France tient en réalité un vrai champion, un modèle, mais il fait du VTT, et comme il n'a que 28 ans, il peut prétendre au triplé à Londres dans une discipline devenu olympique en 1996 et où la France est invaincue depuis le titre de Miguel Martinez à Sydney. Mieux, Jean-Christophe Péraud, 31 ans, ingénieur à mi-temps aux Forges du Creusot, complète un podium de rêve

«Je pensais au podium. Je suis content de réaliser un rêve» a déclaré Jean-Christophe Péraud. «Julien ? Il est quasiment inaccessible. Il faut être dans un grand jour pour rivaliser. J'ai joué la course d'équipe derrière lui quand je me suis retrouvé avec Nino (le Suisse Schurter, 3e). Mais je n'ai aucun regret. Il m'a mis du temps ensuite. Il était au-dessus. La course a été extrêmement éprouvante. La chaleur... Dans les deux derniers tours, je commençais à avoir des crampes.».

Que d'émotions!